Il y a quelques temps, j’ai fait un article sur ce que vivre en Suède m’avait apporté. Si ce pays m’a énormément changée (et de façon positive), j’ai décidé de revenir dans ce post sur les choses qui m’ont surprise et/ou auxquelles j’ai eu du mal à m’adapter lors de mon expatriation en Suède.
L’honnêteté, la bête noire des suédois
J’ai tendance à dire ce que je pense assez spontanément. Attention, je tiens à préciser que je reste toujours respectueuse et je sais me mêler de ce qui me regarde. Mais disons que si quelqu’un demande mon opinion, je vais pas me gêner pour dire ce que je pense réellement, même si cela ne va pas dans le sens du groupe. J’ai toujours fait mon petit bonhomme de chemin sans vraiment réfléchir à ce trait de ma personnalité, jusqu’au jour où un Suédois m’a dit « t’es tellement honnête que ça me fait peur, parce que ça veut dire que je dois être honnête aussi ».
A ce moment-là, ça a été un choc pour moi : mon honnêteté fait peur ? Vraiment ? J’aurais voulu penser que ce n’était que cette personne qui se sentait comme ça à mes côtés, sauf que, par la suite, ce genre de remarques est souvent revenu dans mes relations amoureuses avec des Suédois.
Après ce constat, j’ai essayé de mettre un peu d’eau dans mon vin, notamment en gardant un peu plus ce que je pensais pour moi. Mon but n’est en aucun cas de mettre les personnes autour de moi mal à l’aise et puis, il faut l’avouer, être la nana qui fait peur, ce n’est jamais très agréable. J’ai donc essayé de m’adapter tant bien que mal, en particulier dans la sphère professionnelle. J’ai fini par avoir une bonne surprise le jour où ma boss m’a dit qu’elle appréciait réellement mon franc-parler.
Même si cela a parfois été compliqué et me demande encore quelques efforts, je pense qu’aujourd’hui, j’ai réellement réussi à m’adapter à ce niveau-là. Non pas en changeant complètement ma personnalité, et d’ailleurs, dans ma vie privée, je tiens vraiment à rester honnête, mais tout simplement en trouvant le bon équilibre et en me posant les bonnes questions avant de parler.
D’après ce que j’ai vécu, la franchise en Suède est plutôt considérée comme trait de personnalité surprenant et effrayant, mais n’est en aucun cas vue comme quelque chose de rebutant.
La non gestion du conflit et les comportements passifs-agressifs
En trois ans et demi en Suède, j’ai surtout eu des conflits amoureux. J’ai appris à mes dépens que, non mais en plus, les Suédois n’aimaient pas les disputes (comme tout le monde), mais surtout, qu’ils préféraient cesser de communiquer (et parfois disparaître pendant un certain temps), plutôt qu’essayer de discuter pour résoudre les choses.
Je vais être honnête, j’ai jamais réussi à m’adapter à ça. Je fais partie de ceux qui pensent que la communication est la clef de la réussite dans un couple et que tout conflit et/ou malentendu doit mener à une discussion histoire que chacun puisse s’expliquer et passer à autre chose. Malheureusement pour moi, j’ai pas eu l’impression que beaucoup de Suédois partageaient cette vision des choses.
La fuite devant le conflit mène aussi souvent à des comportements passifs-agressifs. Ce qui rejoint le point précédemment abordé sur la peur de l’honnêteté. Comme le suggère cet article, la passive-agressivité peut rendre fou. En tout cas, moi, ça a tendance à me rendre dingue !
Je me souviens que ça avait fait beaucoup rire mes collègues quand j’avais dit que les comportements passifs-agressifs étaient le spam des relations sociales. Mais réellement, j’ai beau avoir essayé de m’adapter, aujourd’hui encore, je trouve ça terriblement frustrant. Il n’y a rien de pire que lorsqu’une personne vous fait ressentir d’une façon ou d’une autre qu’elle est en colère contre vous, mais ne vous dit jamais clairement quel est le problème.
Petite note positive : j’ai appris au fil des années que les Suédois n’étaient pas spécialement rancuniers et il m’est arrivé quelques fois de recevoir après plusieurs mois de silence radio, un message d’excuses. On va dire qu’en Suède, il faut savoir être patient. C’est quelque chose d’assez important que j’ai fini par comprendre.
Je me rends compte à travers cet article que les choses qui m’ont le plus surprise et/ou auxquelles j’ai eu du mal à m’adapter lors de ma vie en Suède concernent principalement ma vie amoureuse. Il y a une explication toute simple derrière ça : c’est le domaine dans lequel j’ai le plus ressenti le fameux choc culturel. Je tiens quand même à préciser que j’ai adoré vivre en Suède et je garde de très bons souvenirs de cette période de ma vie. Même si cela a parfois été difficile, j’ai énormément appris en termes de relations humaines, mais aussi sur moi-même.
Photo de couverture by Jonathan Brinkhorst on Unsplash
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