Le 28 mai, c’était la journée mondiale de l’hygiène menstruelle. A cette occasion, j’ai décidé d’aborder un sujet tabou : le syndrome prémenstruel (SPM).
Pendant des années, j’ai vécu chaque mois des symptômes prémenstruels assez hardcore sans savoir ce que c’était. Je me souviens juste que je me sentais déprimée à l’approche de mes règles et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi. Jusqu’au jour où j’ai décidé de faire des petites recherches sur internet et j’ai trouvé un article sur le syndrôme prémenstruel. En découvrant que j’avais chaque mois des petits coups blues à cause de mes règles, je me suis sentie à la fois soulagée et honteuse. C’était en 2013 et à l’époque, les menstruations étaient un sujet très tabou. Je ne comprenais donc pas pourquoi j’étais la seule personne de mon entourage à expérimenter le SPM. Je réalise maintenant que c’est quelque chose qui touche beaucoup de femmes, mais dont on a peu parlé pendant très longtemps…
Le syndrome prémenstruel, c’est quoi ?
On appelle syndrome prémenstruel tous les symptômes qui surviennent quelques jours avant le premier jour des règles. Ils peuvent être aussi bien physiques que psychologiques. Ces symptômes s’arrêtent généralement le premier jour de l’arrivée des menstruations.
En ce qui me concerne, les symptômes prémenstruels surviennent entre 5 et 14 jours avant l’arrivée de mes règles. En dehors de mes seins qui deviennent extrêmement sensibles, ils varient d’un mois à l’autre. Certains cycles, je me sens déprimée et anxieuse, d’autres je suis “seulement” très fatiguée et d’autres encore, j’ai des symptômes de grossesse. Quoi qu’il soit, la plupart du temps, c’est une période du mois assez inconfortable…
Quels sont les symptômes du syndrome prémenstruel ?
Maux tête, déprime, fringales, les symptômes liés au syndrome prémenstruel diffèrent d’une personne à l’autre. Je vais donc revenir ici sur les signes les plus courants, mais aussi ceux qu’il m’arrive d’avoir et qui sont plus rares. Bien évidemment, il s’agit d’une liste non exhaustive.
Nausée, poitrine douloureuse : des symptômes de grossesse
Le SPM peut parfois ressembler à des symptômes de grossesse. J’ai cru comprendre que cela était même assez courant. C’est d’ailleurs les symptômes que je ressens de façon plus ou moins forte chaque mois.
Typiquement, lors d’un cycle classique, je vais ressentir une grosse fatigue et une envie de dormir permanente au point de m’assoupir en plein milieu de la journée. Je vais aussi devenir extrêmement sensible aux odeurs. Par exemple, l’odeur du fromage fondu (que j’adore habituellement) me retourne l’estomac. Il m’est aussi déjà arrivé de me sentir nauséeuse à cause de l’odeur de mon gel douche. D’ailleurs, certains mois, j’ai aussi des nausées matinales.
A cela s’ajoute ma poitrine qui gonfle et devient super sensible voire super douloureuse. Cela fait des années que je ne porte plus de soutien-gorge et au quotidien, cela ne pose aucun problème sachant que je fais un bonnet A. Sauf à l’approche de mes règles…Certains mois, mes seins sont tellement douloureux que je suis obligée de les tenir quand je descends des escaliers. J’ai vécu des moments assez ridicules dans le métro comme ça.
Les fringales, un SPM fréquent
Il y a un SPM que je ressens à chaque cycle : les grosses fringales. Coulant au chocolat, cheeseburger, pizza, poulet frit, beignet de jalapeños au cheddar, chaque mois, je tombe dans la spirale infernale du gras et du sucre. En gros, tout, mais vraiment tout ce qu’il y a de plus gras me fait envie. Tous les mois, j’engage un combat avec moi-même pour résister à la tentation (spoiler : ça se solde souvent par un échec). Apparemment, ce genre d’envies alimentaires est un syndrome prémenstruel assez courant.
Irritabilité, anxiété et dépression à l’approche des menstruations
Les symptômes prémenstruels psychologiques sont à mes yeux les plus durs à vivre au quotidien. Quand ça m’arrive, j’ai l’impression que rien ne va dans ma vie ! Je remets tout en question, je n’ai plus aucune motivation et je suis super anxieuse. Bref, j’ai le moral dans les chaussettes ! En plus de ça, j’ai parfois vraiment du mal à supporter certaines personnes jusqu’à l’arrivée de mes règles. Généralement, il s’agit de gens qui en temps normal m’agacent un peu, mais rien de plus, car j’arrive à prendre sur moi. Sauf durant ces périodes, parce que je n’ai plus aucune patience.
Je me rends compte que les mois où je me sens un peu déprimée ou irritable, mes règles sont un peu moins douloureuses. Je ne sais pas ce qui est le pire, mais je crois qu’à choisir, je préfère avoir très mal au ventre pendant un ou deux jours, plutôt que me sentir mal moralement parlant. Même si dans un monde idéal, j’aimerais ressentir ni l’un ni l’autre.
Des problèmes de concentration
Je lie ça à la fatigue et à un bon nombre des symptômes prémenstruels précédemment cités. Mais quasiment tous les mois, à l’approche de mes règles, j’ai du mal à me concentrer. Je mets cinq minutes à lire une ligne, je n’arrive pas à être efficace et je ne pense qu’à une seule chose : manger. C’est pour moi le SPM le plus chiant, car cela me ralentit vraiment dans mon activité professionnelle.
L’acné sur des zones bien précises
Je crois qu’on est beaucoup à avoir un peu d’acné avant l’arrivée des règles. Tous les mois, j’ai un bouton qui apparaît juste au-dessus de la bouche.
J’ai aussi parfois de l’acné sur les fesses. C’est un truc qui m’a fait complexer pendant un petit bout de temps, d’autant plus que ces boutons sont très douloureux. Même si c’est toujours pas la joie quand j’ai de l’acné sur cette zone, je n’ai désormais plus honte…
Ballonnement, constipation et douleurs au bas du ventre
Un peu comme les seins qui gonflent, le ballonnement est un SPM classique. En soi, c’est pas le pire des symptômes, mais comme la constipation, c’est vraiment inconfortable.
Certains cycles, il m’arrive aussi de ressentir des crampes au bas du ventre quelques jours avant mes règles que ce soit sans raison particulière ou pendant un rapport sexuel. J’ai eu peur pendant un temps que ce soit de l’endométriose, mais tous les médecins que j’ai consultés ont trouvé cela normal. Mon gynéco m’a dit qu’il fallait s’inquiéter quand on ressentait des maux de ventre tout au long des règles et même après.
Saignement de nez à cause de la fatigue
C’est un symptôme prémenstruel un peu étrange que j’ai eu pendant une période de ma vie. Avant le début de mon cycle, je saignais du nez tous les jours ou presque. Apparemment ce serait à cause de la fatigue. J’en avais parlé à mon gynécologue qui m’avait prescrit la pilule. Problème : à partir du moment où je l’ai prise, mes saignements de nez sont devenus encore plus forts. J’ai donc arrêté la pilule et je n’ai plus saigné du nez avant l’arrivée de mes règles. J’ai décidé d’en parler ici, parce que mon gynécologue de l’époque n’avait pas eu l’air de me croire. Cela dit, c’est un trouble que je n’ai connu que quelques mois dans ma vie et je conseille d’en parler à un médecin si cela vous arrive…
Asthme et toux sèche avant l’arrivée des règles
C’est un symptôme prémenstruel beaucoup plus rare mais que j’ai au moins une fois par an : la toux asthmatique. Cela fait des années que ça m’arrive, mais j’ai découvert que c’était lié au SPM il y a seulement deux mois. En temps normal, je fais un peu d’asthme, mais cela arrive surtout au printemps à cause de mes allergies. Sauf que j’ai remarqué que de temps en temps, j’avais une toux sèche qui pouvait durer deux semaines et j’avais beau tout essayer, rien ne la faisait passer. Rien, jusqu’au premier jour de mes règles où je cessais miraculeusement de tousser.
Pendant longtemps, je n’ai pas osé en parler à un médecin, parce que j’avais peur qu’on ne me croit pas. Puis il y a deux mois, j’ai décidé de faire le truc à ne jamais faire : googler mes symptômes. Et je suis tombée sur cet article de l’Assurance Maladie qui explique que les personnes asthmatiques peuvent, entre autres, avoir de la toux avant les règles. Ca m’a rassurée, parce que pendant un temps, j’ai eu peur que ce soit dans ma tête.
Comment gérer le syndrome prémenstruel ?
Malheureusement, je n’ai pas de solution miracle. Mais j’ai quand même trouvé deux-trois trucs qui me permettent de mieux vivre le syndrome prémenstruel.
Etre à l’écoute de son corps et prendre des notes
Avant toute chose, je vous conseille de noter chaque mois tous les symptômes que vous ressentez. Pourquoi ? Tout simplement parce que tous les symptômes précédemment cités peuvent aussi être liés à des problèmes de santé. En prenant des notes, vous verrez par exemple si chaque mois, vous ressentez de la fatigue ou vous vous sentez déprimé⸱e plus ou moins au même moment. Cela vous permettra de savoir s’il s’agit du syndrome prémenstruel ou pas. Pour tracker vos symptômes, je vous conseille d’utiliser une application. J’utilise Clue que j’aime beaucoup, mais il en existe beaucoup d’autres.
Parler de votre syndrome prémenstruel avec votre gynécologue
Je pense que c’est le premier truc à faire. Déjà pour confirmer que vos symptômes sont bien dus au SPM, mais aussi pour essayer de trouver des solutions si cela est trop difficile à vivre au quotidien.
La contraception hormonale, une solution souvent suggérée
C’est souvent la solution proposée pour faire face au syndrome prémenstruel. N’ayant pas envie de prendre la pilule contraceptive, je préfère subir le SPM bien que ce soit épuisant, mais c’est un choix totalement personnel. Libre à vous, de prendre une contraception hormonale ou pas.
L’infusion de gingembre, un remède pour les dérèglements hormonaux
Ce n’est pas le remède de l’année, mais ça peut aider : boire des infusions de gingembre frais. C’est une pharmacienne en Suède qui m’avait conseillé ça pour les dérèglements hormonaux. En toute honnêteté, j’arrive pas à savoir si c’est vraiment efficace. Mais le gingembre est un bon aliment pour lutter contre la fatigue. C’est aussi un bon remède contre les nausées. Donc si comme moi, vous êtes fatigué⸱e et/ou nauséux⸱se à l’approche de vos règles, cette infusion aura au moins le mérite de vous booster un peu.
Faire du sport régulièrement pour mieux vivre le SPM
J’ai remarqué que faire du sport m’aidait à mieux vivre le syndrome prémenstruel. Quand je pratique une activité physique de façon régulière, je ressens beaucoup moins les symptômes psychologiques. J’ai aussi l’impression que mes règles sont un peu moins douloureuses les mois où je fais beaucoup de sport. C’est apparemment normal, car faire de l’exercice physique permet de libérer des endorphines. Je ne peux donc que vous conseiller de vous mettre au sport, si ce n’est pas déjà fait !
Comme d’habitude, cet article est basé sur mon expérience et les recherches que j’ai faites. Pour aller plus loin sur le sujet, vous pouvez consulter le compte Instagram SPM Ta mère sur lequel vous retrouverez des témoignages. Mais je le répète : si vous avez ou pensez avoir des symptômes prémenstruels, le mieux, c’est d’en parler à votre gynéco. Et bien entendu, si vous avez des conseils pour mieux vivre le syndrome prémenstruel ou si vous avez des expériences similaires ou différentes, n’hésitez pas à les partager !
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