Humeurs

La crise des 25 ans

J’ai envie de débuter ce blog en parlant de la fameuse crise des 25 ans. Je sais, le sujet est un peu vu et revu. Mais c’est justement parce qu’il y a quelques mois j’ai vu défiler un tas d’articles sur le « blues de quart de vie » que j’ai eu envie de m’attarder dessus. Je me souviens que sur le moment, j’avais été un peu sceptique et j’avais même eu un peu de mal à comprendre pourquoi cet âge était souvent représenté comme étant synonyme d’angoisse. Entre temps, mon anniversaire est passé par là, j’ai eu à mon tour 25 ans et les doutes sont arrivés…

On va pas se mentir, je traverse une période de crise et même un gros passage à vide dont je commence à sortir. Certains y verront là la fameuse crise des 25 ans, mais pour être honnête, je ne l’associe pas à mon âge, loin de là. Au contraire, pour moi, mes 25 ans marquent la fin de mes études et avec, l’envie de croquer la vie à pleines dents et de réaliser plein de projets que j’avais mis de côté par manque de temps. Ce que j’avais pas vu venir, c’est l’arrivée en fanfare de l’ami chômage accompagné de son lot de doutes, d’angoisse et d’anxiété. Alors non, je n’ai pas envie de parler de crise des 25 ans mais plutôt de crise existentielle liée à la recherche de mon premier emploi. Vous savez, ce moment où on envoie son CV à des centaines d’entreprises et on obtient, au mieux un entretien qui n’aboutit à rien (ou à un autre entretien qui lui-même aboutit à un autre entretien qui ne mène à rien), au pire à un mail de refus disant « ô combien votre candidature est merveilleuse et vous êtes tellement parfait(e) que vous mériteriez d’avoir une statue à votre effigie, mais malheureusement pour cette fois, ça va pas être possible ». Bref, pour moi, cette crise s’est manifestée à plusieurs niveaux.

L’impression de ne savoir rien faire

Tout d’abord, j’ai beau avoir fait des stages et avoir toujours bossé à côté de mes études, mon parcours universitaire est ultra théorique. Alors autant vous dire qu’au moment d’être diplômée, une question s’est posée : et maintenant ? Parce qu’en soi, ce que je pouvais faire avec mon master n’était pas spécialement évident et je pouvais pas me vanter d’avoir un projet professionnel bien précis. Je crois que ça a été la première phase de cette crise : la sensation d’être complètement paumée et de n’avoir fait que des mauvais choix. Quand j’ai commencé à postuler pour des boulots, j’avais même l’impression de ne savoir strictement rien faire. Dans une période où on doit être pleine d’assurance pour pouvoir se vendre, autant de vous dire que je suis partie du mauvais pied. Puis, j’ai commencé à avoir des réponses et je me suis rendue compte que non, je ne suis pas incompétente et qu’en fait, je suis pas du tout paumée et je sais même exactement ce que je veux.
Je crois qu’au fond c’est le point positif de cette période (et même de toute période de crise). La dernière fois que j’avais pris le temps de me poser pour savoir ce que je voulais vraiment faire de ma vie, c’était justement lors d’une autre crise existentielle.

La sensation d’être perdue et de ne pas savoir quelle direction prendre (Narvik, 2012)

Un billet pour Dépression Island

L’autre phase de cette crise a été pour moi un gros passage à vide. Plus d’inspiration, plus d’envie et encore moins de motivation. Toute l’énergie mise dans ma recherche d’emploi et le vide généré par cette période ont fini par m’avoir. Je crois que le plus difficile pour moi a été d’admettre que ça n’allait pas. Et pourtant, ça me paraît nécessaire pour pouvoir essayer d’aller de l’avant. Pire encore, j’avais tendance à m’en vouloir de ne plus avoir aucune motivation et d’être totalement improductive, ce qui n’a fait qu’empirer la situation. Je pense que la première étape pour aller mieux, c’est justement d’admettre que ça ne va pas, afin de pouvoir en parler autour de soi et éviter de s’isoler.

Quelques conseils pour traverser ces périodes de crise

Ayant toujours bossé, je crois que le plus dur pour moi a été l’inactivité. C’est pour ça que j’ai essayé de me fixer des objectifs hebdomadaires ou mensuels, histoire d’avoir de bonnes raisons de me lever le matin. J’ai décidé de profiter de cette période pour faire toutes les choses que je n’avais jamais pris le temps de faire. J’en ai profité pour prendre des cours en ligne ou reprendre des passe-temps que j’avais délaissés. Bien sûr, j’ai malgré tout eu des coups de mou par moment, mais ça quand même aidée à voir le verre à moitié plein. D’ailleurs, un autre conseil pour rester optimiste est de garder en tête que ce n’est juste qu’une phase et rien de définitif. Oui, la situation va finir par s’améliorer et même si ça paraît évident, on a souvent tendance à l’oublier ou s’impatienter.

Enfin, je dirai que les crises existentielles sont faites pour prendre soin de soi et surtout faire le point sur sa vie et quelle direction on veut prendre. Si ces périodes sont difficiles à traverser, je reste quand même persuadée qu’elles sont nécessaires et bénéfiques à long terme pour apprendre à se connaître et pouvoir redémarrer du bon pied. Pour ma part, ça a été une période d’évolution dont je ressors grandie.

Et vous, vous avez déjà vécu une crise existentielle ? Quels sont vos conseils pour les gérer ?

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  • Je suis passée par cette phase, vers 23-24 ans, et le sentiment de ne servir à rien était très pesant. Je me demandais "à quoi bon me lever ?" puisque chaque jour commençait de la même manière : postuler, postuler, postuler. Parfois un entretien, puis attendre la réponse, toujours négative, avec toujours la même justification : "pas assez d'expérience". Qu'est-ce que j'ai pu être en colère à l'époque ! Comment avoir de l'expérience si on ne nous laisse pas notre chance ! Et puis justement, l'année de mes 25 ans, j'ai enfin eu la chance de pouvoir prouver que moi aussi, je mériter ma place dans ce milieu. Du coup l'année de mes 25 ans a bien commencé puisque j'ai commencé à travailler deux semaines plus tard :-P
    Après comme tu dis, ça peut être l'occasion de faire le point, de se recentrer sur soi, il faut savoir prendre du recul, et rebondir, pour ma part j'ai eu un peu de mal mais tes conseils sont très bons :)

    • Merci beaucoup pour ton commentaire :)
      Je sors de cette phase et je crois que ce qui est difficile aussi, c'est l'impression d'être la seule à vivre ça. Alors ça fait toujours bien de voir que d'autres personnes sont aussi passées par là et ont vécu les mêmes frustrations, etc,...Ca rappelle justement que ce n'est qu'une phase et que ça finira par s'arranger :)

    • Merci beaucoup Marie pour ton commentaire ! Ça fait chaud au cœur :)
      Belle et heureuse à toi !

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Published by
Déborah
Tags: 25 ans coup de blues crise existentielle

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